• Dans l'article sur Viola Spolin, je disais qu'il est important de sentir son environnement. L'exercice des statues suédoises proposé par Augusto Boal dans son livre "Jeux pour acteurs et non-acteurs" permet de provoquer le contact physique entre les improvisateurs.

    Méthode : 3 joueurs. 1 joue le modèle statique, 1 joue la glaise, 1 joue l'artiste aveugle. Le modèle doit se mettre en une position fixe et l'artiste doit au toucher reproduire cette position sur la glaise en la modelant.

    Focus : sentir tous les détails (la position des doigts, des pieds, du visage, etc...). N'ouvrir les yeux que quand on sûr.

    Nota : cet exercice est très pratique pour briser la glace entre les joueurs. En effet, les improvisateurs doivent pouvoir jouer des rôles de personnes distantes mais aussi de personnes très proches. Amener le contact physique par le jeu est très pratique.

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  • Un exercice simple et qui pourtant révèle énormément d'élèments en improvisation.

    Méthode : diviser le groupe en 2 équipes positionnées en ligne. Le groupe doit prendre en même temps une corde imaginaire. L'équipe gagnante est celle qui tire le plus loin le centre de la corde.

    Focus : la corde est rigide, donc non élastique. Chaque équipe travaille ensemble physiquement (on doit sentir la coordination, l'essouflement, la sueur, le râle, etc...).

    Nota : ce que j'aime dans cet exercice, c'est le parallèle avec le NON. Tirer chacun de son côté, c'est dire NON à la proposition de l'autre. Mais si personne n'accepte de lâcher la corde, le jeu ne s'arrête jamais. En improvisation, c'est pareil, si tout le monde dit NON, la scène stagne.
    Je ne suis pas un adepte du OUI; car si on choisit l'exemple du tir à la corde et que tout le monde accepte la proposition de l'autre, alors le jeu s'arrête en 2 sec. Le NON est donc très important car il créé la tension. Mais le NON ne doit pas durer trop longtemps afin de passer à autre chose. Le plus dur est que le NON et le OUI reste cohérent dans l'improvisation. Ca fera l'objet d'un autre article sur la "plateforme". J'espère que ça vous a mis l'eau à la bouche.

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  • Comme je vous le disais, il y a autant de façons d'improviser que d'improvisateurs. Chacun à sa façon de penser, son imaginaire, ses forces et ses faiblesses de jeu. Et oui, on est tous différents.
    Pour le professeur, la tâche d'enseigner l'improvisation est délicate car l'élève doit découvrir sa propre façon d'improviser. Et là je touche la pédagogie, sujet qui demanderait des heures de débat sans fin. Donc je vais plutôt vous proposer la vision de Spolin... enfin ce que j'ai crû comprendre.

    Pour Spolin, l'élève doit apprendre par lui-même en se forgeant ses propres conclusions. Ainsi, chaque exercice a un objectif simple. Pour y parvenir, le professeur ne donnera pas la manière car les élèves doivent trouver leur propre chemin. Par contre, la question pédagogique sera "l'objectif a t'il été atteint ?". Oui, non, presque ?... Le groupe avec le professeur fera alors un retour sur l'exercice pour partager leur apprentissage.

    Il n'y a donc pas de notion de "bon ou mauvais" mais d'objectif "atteint ou pas". Et il faut garder ce fOCUS sur l'objectif car ceci permet d'éviter tout jugement subjectif. De plus le groupe se concentre sur ce FOCUS et on oublie le regard des autres.

    Spolin indique ainsi que souvent l'improvisateur recherche l'approuvement d'une autorité, souvent du professeur. Le peur de ne pas être reconnu amène l'improvisateur à l'égocentricité ou l'exhibitionnisme... le fameux CABOTINAGE.
    Aaah, le cabotinage. Le plaisir de faire rire et d'être applaudi. J'avoue que ça m'est arrivé assez souvent d'espérer le rire des gens. Et c'est lorsqu'on l'attend que c'est terrible car on a l'impression de ne jouer que pour ça. Alors quand les gens ne rient pas, on ne prend plus de plaisir. Fait-on de l'impro pour être aimé ? En cherchant l'approbation, on n'apprend pas.  

    Alors pour finir, mon conseil en atelier: focalisez-vous uniquement sur l'objectif des exercices.

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  • Je lis en ce moment le livre "Improvisation for the theater", la 3ème édition. La première édition a été écrite par l'américaine Viola Spolin, en 1963, bref, c'est pas tout jeune. Mais à cette époque, cette charmante dame a 40 ans d'expérience dans le théâtre et sûrement toute sa tête.

    C'est en anglais alors j'ai pas forcément tout compris et le retranscrire n'est pas facile. En tout cas, j'adore ce que je comprends (ou alors je comprends ce que j'aime). "Tout le monde peut improviser" (comme dans Ratatouille, où le grand chef Gusteau dit que tout le monde peut cuisiner). Alors, là, je dis oui.

    Bien sûr, certains ont plus de "talent" que d'autres, et par exemple apprennent plus vite. Mais dixit Viola (oui je l'appelle par son petit prénom parce qu'elle ne m'en voudra pas ou alors que je sois foudroyé sur place ... ... ... ok ça passe) le talent vient simplement de la capacité d'une personne à vivre les expériences. Ainsi quelqu'un qui a pris l'habitude de s'ouvrir sur l'extérieur apprendra plus vite.

    Alors c'est tout simple pour commencer à improviser, il faut simplement s'ouvrir. Comme un enfant qui découvre le monde. Il y a tellement de choses autour de nous qui excite nos sens. Il suffit de laisser rentrer ses sensations. Avez vous déjà remarqué la couleur de votre pièce ? Est ce que vos mains sont humides ou sèches ? Est ce qu'il fait beau dehors ? Quel est la couleur du ciel ? Est ce que c'est lumineux ?

    D'ailleurs la plupart des livres anglophones que j'ai lus insiste comme premier exercice l'observation de son environnement : sons, odeurs, couleurs, températures, formes, etc... Et on peut le faire chez soi et n'importe quand.

    OBSERVER est donc une qualité primordiale à travailler. D'ailleurs, le livre "Improvise" d'un autre américain, Mick Napier, rappelle qu'il est important de prendre des moments pour observer, SE NOURRIR de son environnement. Car l'improvisateur ne créé pas à partir du vide, mais à partir de ce qu'il a observé. Alors pour Mick (oui, lui aussi, je l'appelle par son petit prénom ... ... ... ok ça passe encore), c'est inutile de faire trop d'impro pour progresser. Il faut plutôt sortir voir des spectacles, faire de la cuisine, écouter de la musique, se promener,...
    Je me rappelle d'ailleurs ma première année de théâtre. Je sortais beaucoup et c'est certainement l'année où j'ai appris le plus. Mon conseil: profitez de la vie !

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  • Difficile de définir l'improvisation. Il y a autant de manière d'improviser que d'improvisateurs. Et les manières d'enseigner sont aussi différentes. Alors l'envie de partager mes réflexions sur cet art se fait sentir. Voici donc ce carnet qui relate de spectacles, d'ateliers, de personnes qui m'ont amené à me pencher sur la grande question : qu'est ce qu'improviser ?

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