• Une élève de mon groupe vient de me faire réaliser à quel point nous sommes influencé par les émissions américaines. Cette élève est avocate et sait comment se passe une séance au tribunal en France. Or nous venions de faire une improvisation avec un avocat de la défense qui s’exclamait « objection, votre honneur… ». Et bien en France, ça ne se passe pas du tout comme ça. Il n’y a pas d’objection, il n’y a pas de juge qui tape avec un marteau. C’est totalement différent et il faudrait que j’aille à des séances publiques pour savoir.

    Quel choc, quand même ! Si cette impro était jouée pendant un match, un arbitre zélé aurait pu siffler une confusion (à moins que toute l’histoire se passe aux Etats Unis mais j’en doute). Bref, la télé nous influence mais il est important de ne pas se cantonner uniquement à ce média. D’ailleurs, hier, je regardais une émission à la télé avec Elie Seimoun qui racontait que pour écrire ses sketchs, il allait dans les cafés. Pour lui, c’est le meilleur endroit pour observer les gens et de s’en inspirer pour construire des personnages.

    Et ben, ça m’a donné envie d’aller au café et d’aller à des séances publiques.

    Car la force d’un improvisateur est sa capacité d’écoute, et quand je dis écoute, je dis écoute active, c’est à dire l’observation. Il ne suffit pas simplement d’écouter pendant une scène d’improvisation pour savoir improviser, il faut aussi savoir observer son environnement et tout le temps. Prendre le temps d’observer permet de capturer les moments de la vie.

    Car lorsque nous improvisons, nous reprenons ces observations. Spolin annonce au début de son livre « Improvisation for the Theater » :

    « It is highly possible that what is called talented behavior is simply greater individual capacity for experiencing. [...]. Experiencing is penetration into the environnement »

    Ce que je traduis par :

    « Il est fortement possible que ce que nous appelons talent est simplement une plus grande capacité à vivre les moments. [...]. Vivre les moments est une plongée dans l’environnement. »

    Un improvisateur qui observe, qui vit et découvre, sera donc plus « talentueux ». D’ailleurs, ne dit-on pas que les enfants sont étonnants en improvisation car je pense qu’ils gardent cette capacité d’observation. Ils sont toujours émerveillés et veulent toujours apprendre.

    J’en reviens donc au sujet de ce post. Nous sommes influencés par ce que nous regardons mais si on se cantonne toujours à la même chose, on n’évoluera pas. Je vais par exemple citer les « à la manière des western ». C’est vrai qu’on voit souvent le cliché du saloon, le bandit et le shérif, puis vient le duel et la sempiternelle boule d’arbrisseau qui parcourt la rue (je la déteste à force de la voir). Pourquoi les improvisateurs font ils toujours la même chose ? Ont ils vraiment vu des westerns ou reproduisent-ils ce qu’ils ont vu en improvisation ? Pourquoi toujours une scène dans un saloon alors que ça peut se passer dans les montagnes rocheuses en plein hiver, ou dans une prairie entourée de barbelés. Il ne faut donc pas simplement regarder des films de western mais aussi lire (en lecteur actif) des bandes dessinées comme Blueberry ou Lucky Luke. Il faut donc rester curieux et rester observateur du monde qui nous entoure.


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  • Cela fait maintenant assez longtemps que je me rends compte qu’en impro, nous jouons des personnages qui nous ressemblent. Nous forçons quelques traits de caractères pour donner une contenance à notre création.

    C’est d’ailleurs comme ça que les personnages de la commedia dell’arte ont été modelé, à partir d’un caractère. Prenons le Capitan ou Matamore, c’est un soldat fanfaron, vantard mais lâche. Il m’est souvent arrivé de jouer ce personnage. J’ai une complicité rapide avec lui.

    el capitan

    C’est ainsi que naissent nos premiers personnages. Ils sont proches de nous.

    Ce qui est difficile ensuite, c’est de trouver de nouveaux personnages et donc de jouer d’autres caractères humains qui sont moins présent en nous, mais ils y sont. Par exemple, certains comédiens ont dû mal à jouer des personnages sanguins, ceux qui se mettent rapidement en colère. Et si on demande aux comédiens de jouer seulement la colère, ils n’y arrivent pas. Il est vrai que depuis notre enfance, nous avons été amené à censurer nos émotions, dont la colère. Il est difficile de la faire sortir.

    Pourtant, être improvisateur, c’est être auteur et aussi acteur. J’ai souvent l’impression que les improvisateurs se focalisent trop souvent sur l’histoire et donc sur leur rôle d’auteur, au détriment du travail d’acteur. C’est vrai qu’il est difficile de ressentir l’émotion surtout si on a pas eu l’habitude de les explorer. Alors pour nous rassurer, nous jouons nos personnages habituels mais à force, nous perdons l’excitation de l’inconnu et nous ne sommes plus surpris.

    Cet article est donc pour ceux qui ont dû mal à jouer des émotions et qui voudraient aller plus loin. Plusieurs méthodes :

    • faire du théâtre “écrit”. Il est plus facile de s’accrocher à un texte pour explorer la nature humaine. Ainsi, inutile de se concentrer sur l’histoire, elle est faite. On a alors tout le temps de découvrir la panoplie des émotions et des caractères.
    • faire des improvisations sans histoires et concentrées sur l’émotion. Mais pour cela, il faut que les improvisations soient longues pour explorer le plus loin possible. Improviser aussi dans un véritable décor pour éviter le mime qui oblige à intellectualiser.

    Ceux sont des pistes de travail mais il faut aussi en avoir envie.


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  • Qu'est ce que Vis de Famille ?
    Au départ, il s'agit d'une envie de tout improvisateur expérimenté : faire de longues impros. Difficile mais pourquoi pas ! Le projet prend alors forme : il s'agira de 2 impros de 30 minutes sur 2 familles. Mais quelles familles ? Et bien ça sera le public qui choisira chaque soir :
    - le nom de la famille
    - les membres de la famille (2 rôles masculins, 2 rôles féminins)
    - les prénoms
    - le titre du spectacle (alias le thème).
    Les improvisateurs présentent alors leur personnage. Puis ils se retirent et attendent que le public choisisse par quel personnage et par quel jour la pièce va commencer.
    Le rideau s'ouvre et la magie s'opère, tout se crée devant vos yeux. Toutefois, le rôle du public ne s'arrête pas là car à tout moment, il peut stopper l'improvisation. D'un simple stop, les joueurs figent et attendent les instructions du public qui devient auteur de son spectacle.
    Les improvisateurs jouent et créent, aidés par le public qui devient lui aussi improvisateur.

    Vis de Famille du jeudi 18 décembre 2008

    Photo prise par Nicolas Pages (www.poussieredimage.com).
    Pour le 18 décembre, nous avons présenté 2 familles :
    - 1ère partie :
    titre du spectacle : Je sais pas, aidez moi
    la famille Mouchaboeuf : André (le beau-père), Elisa (la fille), Antoine (le grand-père), Marie (la cousine)
    - 2ème partie :
    titre du spectacle : Fais moi du couscous chérie !
    la famille Dusseldorf : Cunégonde (la deuxième épouse), Vladimir (l'amant de la première épouse), Fatima (la favorite), Ignace (le mari)

    Toutes les photos sur cette galerie.

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  • Concept où les joueurs sont évalués par un panel de juges choisis dans le public.

    Impro Cible du lundi 17 novembre 2008

    Victoire de Fanny. Photo prise par Christophe Gressin (www.poussieredimage.com). Toutes les photos sur cette galerie.

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  • Match entre les "" (Bleus) et les "Mouettes mazoutées de l'Amocco Cadiz" (Noirs) aux Marins d'Eau Douce, à Ramonville Saint Agne.

    Match Bleu vs Noir du mercredi 12 novembre 2008

    Victoire des Noirs. Photo prise par Sylvie Granier (www.poussieredimage.com). Toutes les photos sur cette galerie.

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